jeudi 14 avril 2016

Hell yeah la culture ! {Mars 2016}

Édition n°2 de ma résolution culturelle 2016 ! :-)
(Déjà mi-avril, il était temps !)


En mars, je me suis humblement cultivée...

Au Centre Pompidou, j'ai vu l'exposition consacrée à Anselm Kiefer...
J'avais un très vif souvenir de ses oeuvres découvertes à Londres en 2004 et m'y rendait donc avec enthousiasme mais cette fois-ci je n'y ai pas été du tout réceptive... 

Tout y était guerre, violence et désolation quand j'avais davantage envie de joie et d'optimisme (oui, je fais une bien piètre critique d'art : je fais la pluie et le beau temps en fonction de mes humeurs...et clairement, ce jour là, je n'étais pas d'humeur pour Kiefer :-S) c'est pourquoi j'ai souri en découvrant les oeuvres de Gérard Fromanger à l'étage inférieur du musée. Son travail est très daté mais l'omniprésence des couleurs et ses titres poétiques m'ont rendu l'artiste immédiatement très sympathique.

Gérard Fromanger @ Centre Pompidou


J'ai enfin vu Mon Roi et j'ai aimé le fond, la forme, la complexité des personnages... 

Avec chaque nouveau film Maïwenn apporte décidemment une touche unique et personnelle au cinéma français, 
que je trouve souvent peu audacieux.
 

Emmanuelle Bercot, saisissante dans Mon Roi






















J'ai vu Noos de Justine Berthillot & Frédéri Vernier dans le cadre du Festival (des)illusions au Théâtre Sylvia Monfort. 
Un duo caoutchouc tout en force et en équilibre, une sorte de ballet d'accrobranche humain, dansé avec humour et dérision, porté à bout de bras avec poésie et gravité.



C'est avec pas mal d'appréhensions que j'ai lu mon premier livre de Sylvain Tesson, le recueil de nouvelles S'abandonner à vivre. J'ai entendu parler pour la première fois de cet écrivain voyageur il y a quelques années en lisant un article sur le slow movement dans lequel Sylvain Tesson était présenté comme l'une des figures de proue du slow travel

Intriguée, j'ai donc cherché à me renseigner à son sujet et suis tombée sur la page wikipédia qui lui est consacrée... et, hum, bref, autant dire que son passé radiophonique m'a laissée plutôt perplexe : de toutes les ondes hertziennes, pourquoi avoir choisi celles de Radio Courtoisie pour animer une chronique consacrée au voyage ?!!

Je n'ai pas trouvé la réponse dans cet ouvrage, mais disons qu'il m'a peu incitée à en lire davantage : personnages antipathiques et caricaturaux se succèdent, qui rendraient pour peu aussi misanthrope ou cynique que l'auteur... 

Pourquoi voyager si ce n'est que pour véhiculer des clichés ? 

Nous qui partagions pourtant une idée similaire de la marche à pied...
"Le principe de la thermodynamique s’appliquait-il à la promenade ? « Si le frottement mécanique de deux corps 

produit de la chaleur, la marche doit nécessairement faire jaillir les idées », pensait Jack."



























J'ai aussi lu Le mur invisible de Marlen Haushofer, un roman tel que jamais je n'en avais lu auparavant dans lequel la narratrice, dernière survivante à un événement surnaturel réfugiée au coeur de la forêt, fait le récit de sa solitude alors 
que sa vie continue malgré tout, contrainte, sans espoir. 
Une sorte d'annonce de fin du monde qui se ferait sans les cataclysmes d'une violence inouïe des blockbusters à scénario catastrophe, mais plus lentement, presque paisiblement, où la nature reprendrait tout simplement peu à peu ses droits 
face aux traces de l'existence humaine. 

J'y ai retrouvé les mêmes sentiments de saisissante angoisse et d'émerveillement tout à la fois que j'avais pu ressentir en voyant Melancholia de Lars Von Trier ou encore l'évocation tout en délicatesse d'une guerre ignoble qui se joue derrière les feuillages qui entourent la maison des adolescents de How I live now.
Kirsten Dunst en Ophelia dans Melancholia de Lars VonTrier

Un livre étrange et dérangeant, tant il est inhabituel et poétique à la fois. Âmes sensibles s'accrocher.

"Les orties continueront à pousser, même si je les arrache cent fois, et elles me survivront. Elles ont tellement plus de temps que moi. Un jour, je ne serai plus là et plus personne ne fauchera le pré, alors le sous-bois gagnera du terrain puis la forêt s’avancera jusqu’au mur en reconquérant le sol que l’homme lui avait volé. Quand mes pensées s’embrouillent, c’est comme si la forêt avait commencé à allonger en moi ses racines pour penser avec mon cerveau ses vieilles et éternelles pensées. 

Et la forêt ne veut pas que les hommes reviennent."

Saoirse Ronan dans How I live now





















"[...] Je plains les animaux et les hommes parce qu’ils sont jetés dans la vie sans l’avoir voulu. 

Mais ce sont les hommes qui sont sans doute le plus à plaindre, parce qu’ils possèdent juste assez de raison pour lutter contre le cours naturel des choses. Cela les a rendus méchants, désespérés et bien peu dignes d’être aimés. 
Et pourtant il leur aurait été possible de vivre autrement. 
Il n’existe pas de sentiment plus raisonnable que l’amour, qui rend la vie plus supportable à celui qui aime et à celui qui est aimé. Mais il aurait fallu reconnaître que c’était notre seule possibilité, l’unique espoir d’une vie meilleure." 


How I live now
 
























Pour continuer dans l'étrangeté, je me suis retrouvée avec un livre d'Antonio Moresco entre les mains donc l'ambiance n'était pas si éloignée de celui de Marlen Haushofer... 

La petite lumière
est une fable mystérieuse narrée par un homme vivant isolé dans la nature au rythme des mouvements sismiques de la Terre et à la régularité d'une lueur qu'il aperçoit quotidiennement au loin, une petite lumière qui s'allume chaque soir là où personne n'est censé vivre. Présence extra-terrestre ou fantôme, fantasme ou lumière bien réelle, 

on ne le sait toujours pas bien une fois la dernière page de ce roman énigmatique achevée...
 

























Une chose est sûre, le jaune soleil de la couverture du livre d'Antonio Moresco m'a donné plus que jamais des envies 
de printemps, et par chance, celui-ci se décide timidement à fleurir peu à peu mon jardin... 
 

























...pour le plus grand bonheur des premiers bourdons de la saison !

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