dimanche 29 novembre 2015

{Re}Lire Éluard

J'ai été quelque peu absente ces dernières semaines, mes pensées étaient partout et nulle part vraiment à la fois.
Il me fallait du temps. Du temps pour relire Éluard, entre autre.


Je me rappelle avoir été bouleversée lorsque j'ai découvert ses poèmes de résistance, et je me suis dit que c'était exactement ce dont j'avais besoin en ce moment : de mots forts et vrais, de beauté engagée, de poésie, bref, de Paul Éluard.


J'ai donc ressorti les deux ouvrages qui vivent dans ma biblothèque. Ils étaient un peu poussiéreux, mais toujours là.
J'ai retrouvé un vieux billet de train en guise de marque-page dans La vie immédiate.
Nice - Monaco, Monaco - Vintimille.
Rien que ses mots suffisent à me mettre du mimosa au
cœur.














 








 



"Capitale de la douleur" et "La vie immédiate", ironiquement deux titres qui me parlent tout particulièrement ces derniers jours. Oui, je me sens meurtrie comme Paris. Oui, je pense aux victimes des horribles attaques du 13 novembre, à leurs proches. Oui, je vais retourner "en terrasse" et continuer à vivre, et à rire aussi. Oui, je continuerai d'écouter les Eagles of Death Metal, parce que la bonne humeur que procure leur musique est tout simplement irrésistible.

Maisavant ça, j'avais besoin de temps.
Pour réfléchir, pour ne pas réfléchir, pour marcher, pour être ailleurs, pour être avec ceux que j'aime, pour être seule aussi.













 















J'ai cueilli ma dernière récolte de tomates parisiennes qui ne rougira plus sous le soleil glacial de novembre et j'ai une fois de plus admiré la nature, qui elle aussi prend son temps, mais qui ne s'arrête pas un seul instant de créer.
Alors que dans ces moments difficiles, je me demande parfois "à quoi bon ?", la nature, elle, ne baisse jamais les bras et continue de nous offrir de la beauté et de nous nourrir le corps et l'âme.



























Alors voilà, une fois de plus je trouve du réconfort dans la nature, dans un chocolat chaud partagé avec des amis chers à mon
cœur, dans une couverture douce comme un agneau, dans une tasse de thé brûlant (beaucoup de tasses, pour être honnête), dans l'écriture de mots maladroits, mais heureusement Paul Éluard est là avec les mots justes.

"J'ai la beauté facile est c'est heureux"

Paul Éluard, Capitale de la douleur, 1926

Oui, c'est heureux.

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