présentée dans le cadre de l'exposition Tisser les couleurs @ la Maison de la culture du Japon.
On y découvre comme un trésor toute une collection de kimono-poèmes tissés de soie et de feuilles d'or,
chacun revêtant un nom mystérieux invitant au voyage, tel que "Vent dans la plaine", "Lac sous la lune",
"Neige mouchetée", "Orage d'hiver", "Tout au bout du lac Biwa" ou encore "Le chemin parcouru",
ainsi qu'une initiation aux couleurs insoupçonnées qu'offre la nature : indigo, gardénia, lilas des Indes,
fraise chinoise, pelures d'oignons ou bois de Sappan parmi d'autres surprises.
J'ai rarement ressenti une telle incarnation de l'harmonie à travers des oeuvres artisanales,
d'autant plus qu'elles sont extraites de leur lieu d'origine, leur atelier, leur cocon.
Comme un miroir, chaque kimono-qui est comme un tableau tissé- nous renvoie l'image de ces deux créatrices
en parfaite symbiose avec les éléments, la nature, le temps.
Il n'y a je crois que la nature elle-même pour surpasser le raffinement des arts du Japon.
Tant de beauté fonctionne comme un pansement pour l'âme.
D'où sont nées les couleurs ?
Le ciel et la mer tiennent leurs couleurs de la lumière émanant du cosmos.
C'est un bleu, translucide, incolore.
Le rouge du soleil, du crépuscule, ou du feu.
"Donner des noms aux couleurs est un acte d'amour."
"Ici-bas, le vert est la couleur de la vie, le symbole de la naissance d'une nouvelle vie."
"Le vert des arbres symbolise la vie.
Le vert est une couleur apparue sur la Terre, que l'on peut toucher du doigt, à la différence du bleu du ciel et de la mer."
"L'indigo est une plante offerte aux hommes, une bénédiction du ciel."
"Les teintures végétales nous permettent d'entrevoir les mondes infinis que recèle la nature et nous apprenons ses secrets."
"Autrefois je pensais qu'il fallait consacrer dix ans à une couleur, aujourd'hui je pense qu'il faut une vie."
Si l'on me demande
ce qui émeut tous les coeurs
à Shikishima
Ce sont les fleurs de cerisier
qui embaument le matin
Motoori Norinaga, 1730-1801
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